Immolation par le feu d’un étudiant à Lyon
Un jeune homme de 22 ans s’est immolé par le feu en pleine rue, devant un restaurant universitaire. Son pronostic vital est engagé.
Il s’est aspergé de liquide inflammable et a mis le feu à ses vêtements. Un étudiant de 22 ans s’est immolé par le feu, vendredi 9 novembre, devant un restaurant universitaire de Lyon (Rhône). Ce geste, qu’il a justifié par ses conditions de vie précaires, a suscité une vive émotion. […] Un témoin de la scène, qui travaillait sur un chantier, s’est précipité pour éteindre les flammes, avant l’arrivée des secours. Prévenue du geste de son compagnon par un sms, c’est la petite amie de la victime, étudiante à Lyon 2, qui les avait alertés. Le jeune homme, brûlé à 90%, se trouve « entre la vie et la mort » au Centre des brûlés de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon.
Comment a-t-il expliqué son geste ?
La victime a laissé un message sur son compte Facebook, relayé après son geste par le syndicat Solidaires de Lyon. Dans ce texte, il explique avoir choisi sciemment le bâtiment du Crous de Lyon : « Je vise un lieu politique, le ministère de l’Enseignement supérieur et par extension le gouvernement. » Le jeune homme évoque ensuite la précarité de sa situation et revendique « le salaire étudiant et d’une manière plus générale, le salaire à vie, pour qu’on ne perde pas notre vie à la gagner ». Il termine son message en accusant « Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE de [l’] avoir tué ». « J’accuse aussi Le Pen et les éditorialistes d’avoir créé des peurs plus que secondaires », écrit-il.
Quelles sont les réactions ?
Le syndicat Solidaires a dénoncé dans un communiqué « la précarité » qui « détruit nos vies ». « Ce sont bien ces institutions inhumaines, cette précarité, cette violence trop commune que l’État et l’université exercent contre les étudiants dans l’indifférence générale qui ont guidé son geste, profondément politique, acte désespéré mais aussi et surtout geste de lutte contre un système fascisant et raciste qui broie », écrit l’antenne lyonnaise, qui appelle à manifester mardi.
Ce syndicat a été rapidement rejoint par les autres organisations étudiantes. Interrogée sur franceinfo, Orlane François, présidente de la Fédération des associations générales étudiante (Fage), a appelé le gouvernement à prendre « des mesures fortes » pour aider « des étudiants dans la détresse la plus totale ». « 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté en France en 2019. Des étudiants atteignent à leurs jours parce que ce n’est plus vivable, c’est trop dur pour eux. Il faut que le gouvernement ait un sursaut très rapide sur ses questions », explique-t-elle.
L’Unef a également repris l’appel à manifester. « Par notre présence, nous nous adresserons au gouvernement afin de réaffirmer notre revendication d’un plan d’urgence de réforme des aides sociales et lui rappeler cette cruelle vérité qu’il refuse d’entendre, écrit le syndicat dans un communiqué. Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, la situation s’aggrave : gel des bourses, baisse puis gel des APL. »
Quel est le dispositif mis en place pour les étudiants ?
Une cellule psychologique a été mise en place avec les services d’urgence, tandis qu’une cellule d’écoute sera mise en place dès mardi sur le campus de Bron pour les étudiants et les équipes, en précisant qu’un numéro vert spécifique devrait aussi être mis en place la semaine prochaine.
D’après : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/un-etudiant-de-l-universite-de-lyon-entre-la-vie-et-la-mort-apres-s-etre-immole-par-le-feu_3695693.html