Sujet d’exposé 2 : Crise sanitaire mondiale : que faire face au nouveau variant Omicron ?
Avec des gants
Vaccin anti-Covid : la France préfère convaincre que contraindre. (D’après libération.fr)
Jusqu’à présent, l’exécutif a repoussé l’idée de l’obligation vaccinale des 6,5 millions de réfractaires. L’idée n’est toutefois pas enterrée. La reprise de l’épidémie va-t-elle inciter le président à revoir son opposition à la vaccination obligatoire ?
La vaccination obligatoire va-t-elle s’imposer à l’Hexagone ? L’Autriche et l’Allemagne ayant levé l’option, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pressé les autres membres d’y réfléchir. Même si «la décision relève des États», a pris soin de préciser la cheffe de l’exécutif européen, poser la question en pleine cinquième vague en dit long sur la réponse espérée. En France, les partisans du passage en force ont saisi la balle au bond. « Il faut le faire dans le calme. Mais nous avons déjà 11 vaccinations obligatoire. Quel problème y aurait-il ? » a glissé mercredi François Bayrou, comme pour préparer les esprits à la bascule. C’est sans doute aller un peu vite en besogne. Alors que le président du Modem tenait déjà ce discours en juillet, Emmanuel Macron avait fait un tout autre choix. Pour ne pas braquer les antivax, le chef de l’État a privilégié la contrainte soft – le pass sanitaire. L’obligation vaccinale a été limitée aux soignants.
«Les non-vaccinés sont en danger»
Avec succès. Par souci pour leur santé ou leur liberté, les Français ont dans leur immense majorité sollicité d’eux-mêmes les injections : près de 90 % de la population éligible (les plus de 12 ans) a aujourd’hui reçu au moins une dose de vaccin. Reste à savoir s’il faut imposer le vaccin aux 6,5 millions de réfractaires. «Alors que les contaminations s’envolent, ces personnes sont en danger et c’est le rôle de l’Etat de les protéger, insiste l’ancien directeur de l’agence Santé publique France François Bourdillon, partisan de l’obligation vaccinale. Les vacciner est dans leur intérêt individuel et dans celui de la collectivité. Les épidémies de rougeole nous ont appris qu’il suffit d’un reliquat de 13 à 15 % de non-vaccinés pour entretenir les contaminations.»
Les hospitaliers se gardent pourtant de mettre trop en avant l’argument sanitaire. «Il était essentiel d’obliger tous les soignants à se faire vacciner pour protéger les patients et éviter l’apparition de cluster dans les établissements de santé, […]. En revanche, s’agissant de la population générale, c’est un autre débat. La vaccination est un outil essentiel dans la lutte contre le Covid. Il faudrait faire en sorte que toute la population, les adultes comme les enfants soient vaccinés. Mais c’est au politique de déterminer les modalités à adopter pour atteindre cet objectif.»
«Se priver d’une forme de liberté»
Le professeur Jean-François Delfraissy est tout aussi prudent : « C’est une décision éminemment politique, insiste celui qui est aussi président du Conseil scientifique. La primauté de la santé est essentielle. Mais doit-on pour autant se priver d’une certaine forme de liberté ? Au-delà de l’éthique, en termes d’efficacité, est-ce que l’obligation vaccinale apporterait quelque chose ? Vous croyez qu’on va leur envoyer les gendarmes aux mamies non vaccinées ? »